Carmen

" Je sais que le diable m'emportera, mais je ne veux pas me repentir " Prosper Mérimée

À Séville en Espagne, Carmen, une jeune bohémienne libre et indépendante, déclenche une bagarre dans la manufacture de tabac où elle travaille. Elle se fait arrêter. Le brigadier Don José, chargé de la mener en prison, tombe sous son charme et la laisse s’échapper. Par amour pour elle, il va déserter et rejoindre les contrebandiers. Mais Carmen très vite va se lasser de lui et se laisser séduire par un célèbre torero. Don José est alors fou de désespoir. Sa jalousie l’amènera à commettre l’irréparable. Dans cette réécriture d’Edouard Signolet de l’œuvre de Bizet, les rôles parlés sont pris en charge intégralement par une comédienne-récitante qui donne corps et chair à la vie de cette femme ivre de liberté. C’est elle qui permet aux spectateurs de pénétrer dans l’histoire par son récit. Les chanteurs interprètent les personnages clefs de cet opéra accompagnés par l’accordéoniste et arrangeur Pierre Cussac. Ici, le musicien a décidé de décaler la partition tout en respectant le texte original de Bizet. L’accordéon, véritable instrument de la rue, remplace ici l’orchestre symphonique et insuffle à l’œuvre une couleur à la fois plus intime et plus populaire. Sa voix singulière, capable d’imiter cuivres et cordes tout en conservant sa texture propre, évoque les places, les marchés et les chemins poussiéreux où bat le cœur du peuple. Cet ancrage sonore, vibrant et nomade, épouse naturellement la liberté et l’insoumission de Carmen, bohémienne insaisissable, et renforce l’aspect folklorique de l’œuvre de Bizet.